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Libération

Iter: Raffarin s'oppose à Bush

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publié le 13 janvier 2004 à 21h55

Hier, Jean-Pierre Raffarin a réaffirmé la volonté de l'Europe de construire à Cadarache (Bouches-du-Rhône) le réacteur expérimental à fusion nucléaire Iter. Et, si nécessaire, sans les Etats-Unis, qui soutiennent la candidature du Japon. «Il faut faire Iter même par nous-mêmes. Les Européens peuvent le faire, éventuellement avec le Canada», a glissé le Premier ministre devant la presse à l'issue de son allocution de voeux. Propos peu diplomatiques, alors que les gouvernements (Union européenne, Etats-Unis, Russie, Chine, Japon, Chine et Corée du Sud) négocient activement, depuis l'échec de la réunion de Washington du 20 décembre 2003, un nouveau partage de ce projet de 10 milliards d'euros sur trente ans, qui pourrait emporter l'accord général. Et propos peu précis, le Canada n'étant plus un partenaire majeur du projet...

Record. La sortie du Premier ministre n'est en réalité qu'une réponse, certes un peu sèche, à des propos non moins abrupts. La semaine dernière, Spencer Abraham, secrétaire d'Etat à l'Energie des Etats-Unis, s'est ainsi publiquement prononcé pour l'implantation au Japon, affirmant que le site nippon de Rokkasho-Mura est «techniquement supérieur» à son rival européen. Propos désobligeants et peu appréciés des spécialistes, Cadarache étant reconnu comme un site d'excellence mondiale. C'est d'ailleurs là qu'en décembre dernier a été battu le record de durée de confinement d'un plasma ­ le gaz surchauffé où doivent se dérouler les fusions entre atomes d'hydrogèn