«Je rêve qu'un président de l'Europe vienne au siège de l'Agence spatiale européenne faire une telle déclaration politique.» Jean-Jacques Dordain, le directeur général de l'ESA, réagissait ainsi, hier matin, à l'annonce du plan de retour à la Lune proclamé par George Bush. Un discours qui ne l'a pas surpris puisque Sean O'Keefe, le patron de la Nasa, l'avait informé au préalable. Dordain, certes un peu jaloux, s'est tout de même réjoui de cette relance de la conquête spatiale, susceptible de provoquer une réaction politique européenne donnant les moyens à l'ESA d'y participer.
Laboratoire. Porte-parole de Dordain, Franco Bonacina souligne également que Bush s'est engagé à «terminer la station spatiale internationale», donc à y acheminer le laboratoire européen Columbus par une des trois navettes restantes, une fois qu'elles auront repris du service. Une station qui devrait être exploitée jusqu'en 2016 d'après les prévisions budgétaires de la Nasa. Moins longtemps que prévu, mais l'investissement européen dans le cargo automatique ATV (lancé par Ariane) destiné à la ravitailler et dans Columbus ne sera pas perdu.
Restent quelques interrogations. Ainsi, entre 2010 et 2016, les navettes ne seront plus disponibles. Seuls les Soyouz pourront convoyer les astronautes et l'ATV les ravitailler. Mais, souligne Bonacina «tout le monde savait que la station n'était pas une fin en soi et qu'il fallait préparer un avenir différent». Donc la Lune et Mars, pour lesquels «Bush a donné un cale