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Libération

Le lion, animal culte de l'Egypte des pharaons.

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publié le 17 janvier 2004 à 22h06

Au milieu des restes innombrables de chats momifiés gisait un lion. Le premier jamais découvert dans l'Egypte des pharaons. L'animal a été inhumé dans la tombe de Maïa, la nourrice royale de Toutankhamon, bien après le règne de ce pharaon, sur le plateau désertique de Saqqara, une des nécropoles de Memphis, située au sud-ouest du Caire. Cette découverte d'une équipe française (1) confirme l'existence du culte rendu à cet animal.

Depuis plus de vingt ans, Alain Zivie, égyptologue au CNRS, fouille à Saqqara la falaise de Bubasteion, falaise calcaire criblée de trous qui abrite des tombes souterraines. Et, depuis 1986, il dirige la mission archéologique française du Bubasteion (MAFB) (2), financée par le ministère des Affaires étrangères. Avec son équipe, il découvre en 1996 la tombe de Maïa (XIVe siècle avant notre ère) : la chambre funéraire ne garde aucune trace des premières inhumations. Elle fut réutilisée plus tard pour enterrer des humains et, plus tard encore, pour des animaux, se transformant en catacombes de chats à une époque assez tardive, comprise entre le VIe siècle av. J.-C. et le Ier siècle après, contemporaine des Grecs et peut-être même des Romains. Les centaines de momies de chats montrent que l'endroit était un lieu de dévotion à la déesse Bastet, représentée sous l'aspect d'une femme à tête de chatte.

Cous tordus. En 2001, Cécile Callou, archéozoologue de l'équipe d'Alain Zivie, qui s'intéresse aux relations entre l'homme et l'animal, fouille avec des collègu