Au dix-septième sol (jour martien) après son arrivée en fanfare, Spirit a commencé son travail de géologue. A un rythme très lent, les pilotes du robot, installés au Jet Propulsion Laboratory de Pasadena (Californie), se pliant à des impératifs de sécurité draconiens. Avant chaque action du robot, tour de roue ou déploiement de l’un de ses instruments, la manoeuvre est calculée et simulée jusqu’à la certitude qu’elle ne peut mettre en péril le précieux engin.
Descendu de son socle, Spirit a roulé quelques dizaines de centimètres, imprimant la trace de ses roues dans le sol poussiéreux. Puis, lentement, a déployé son bras, dont la dimension correspond à peu près à celui d'un humain. Equipé de quatre instruments, il a utilisé, pour la première fois sur Mars, une caméra regardant le monde à travers un microscope. Les géologues terriens sont en effet curieux de voir de très près à quoi ressemble ce sable rougeâtre.
Se risquant à une «science en direct», l'un d'eux à prétendu discerner sur la morphologie des grains les effets de l'évaporation d'une eau chargée en sel. La spéculation ne coûte rien. L'intérêt de Spirit est surtout qu'il va ensuite observer les mêmes poussières et grains de sable avec son spectromètre Mössbauer, capable d'identifier des minéraux contenant du fer. Ainsi qu'avec un spectromètre à rayons X et particules alpha pour analyser la composition chimique du sol.
L'équipe scientifique a déjà décidé l'allure du trajet martien de Spirit durant ses trois mois de vie.