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Libération
Interview

«Un signal de plus sur la maltraitance de notre recherche»

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publié le 22 janvier 2004 à 22h13

Gilbert Béréziat est président de l'université Pierre-et-Marie-Curie (Paris-VI), qui, au 65e rang mondial, est la première université française dans le classement mondial établi à l'université de Shanghai.

Votre établissement est jugé comme la meilleure université française sur le plan de la recherche. Etes-vous satisfait ?

Etre 65e mondial et 17e européen, ce n'est pas très glorieux. Ce classement est cruel pour notre pays, même s'il comporte des biais. On peut toujours changer de baromètre pour se rassurer. Mais il faut surtout y voir un signal d'alarme de plus sur la maltraitance que subit notre recherche publique.

Le milieu universitaire reste discret dans le conflit qui oppose les chercheurs des grands organismes publics au gouvernement...

C'est vrai, tout comme les chercheurs de ces mêmes organismes sont restés bien silencieux quand nous nous battions il y a deux ans pour obtenir des moyens pour les universités. Il faudra bien se rendre compte que les chercheurs des organismes et les enseignants-chercheurs de l'université font le même métier, qu'ils ne doivent pas s'opposer. A Paris-VI, la majorité des labos sont associés au CNRS ou à l'Inserm. La recherche doit être traitée comme un tout.

Comment renforcer la recherche publique sur la scène européenne et mondiale ?

Il faut bien sûr injecter massivement des fonds et ne pas se contenter d'un saupoudrage homéopathique sous la pression. Nous devons convaincre les hommes politiques, le gouvernement mais aussi les élus locaux, qu