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Recherche: des assises sans assise solide

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Le gouvernement a promis un débat national d'ici à juin... sans concertation préalable avec les scientifiques.
publié le 12 février 2004 à 22h57

Assises nationales contre états généraux. A moins que cela ne se termine par une fusion ? C'était hier le nouvel épisode du pas de deux entre le mouvement de colère des scientifiques organisé par le collectif Sauvons la recherche ­ qui annonce 44 600 signatures à sa pétition ­ et le gouvernement. Ce dernier, par un communiqué de Claudie Haigneré, la ministre de la Recherche, semblait mardi soir céder à l'une des demandes des chercheurs en convoquant des assises nationales de la recherche, d'ici à la fin juin (lire ci-dessous).

Semblait seulement, puisque Alain Trautmann, le porte-parole du collectif, assurait hier n'avoir été ni prévenu ni consulté avant cette annonce. Du coup, le biologiste a confirmé le lancement des états généraux de la recherche, avec le soutien de l'Académie des sciences et de multiples sociétés savantes. Simple pataquès ? La ministre avait pourtant admis, lors de rencontres avec les chercheurs, qu'ils seraient associés à l'organisation du débat national qu'ils réclament. Promesse qui débouche aujourd'hui sur l'annonce, sans discussion préalable, d'un comité «d'experts nommés par Matignon» qui aurait la haute main sur les assises. Le délai très court d'ici à leur tenue montre, selon les chercheurs, que le gouvernement a peur d'un débat ouvert et approfondi. Mais «soyons constructifs», proposait Trautmann en posant trois conditions pour fusionner les deux initiatives : «Que la composition du Comité intègre les représentants du collectif, qu'il détermine v