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Libération

Astres, noyaux et particules bientôt SDF ?

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publié le 13 février 2004 à 23h00

Les chercheurs du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) font appel à leur ministre Claudie Haigneré. Motif ? Au-delà des baisses de postes et de crédits de l'année, ils craignent un reformatage stratégique de l'organisme qui se traduirait par l'éviction progressive de pans entiers de sa recherche fondamentale (Libération du 14 novembre 2003). Et posent la question : la recherche française et européenne peut-elle se passer de la force de frappe scientifico-technologique réunie au CEA ? Oui, répond Alain Bugat, son patron. Non, répondent les chercheurs (lire ci-dessous), appuyés par de nombreux scientifiques européens. La crise est profonde, met en cause l'identité du CEA et bouscule sa hiérarchie où monte la contestation des choix d'Alain Bugat.

High-Tech. Au coeur du conflit, le Dapnia (Département d'astrophysique, physique nucléaire, physique des particules et instrumentation associée). Créé en 1991, dirigé par Jean Zinn-Justin, une pointure mondiale en physique théorique, ce labo réunit près de 800 personnes dont 150 extérieures au CEA dans une configuration sans équivalent. Ici, on traque l'infiniment petit, l'infiniment grand, les étoiles, les galaxies, les noyaux atomiques. Ingénieurs et physiciens de même statut, aidés de techniciens hors pair, y fabriquent les outils high-tech indispensables à ces quêtes. Détecteurs de télescopes, aimants supraconducteurs pour accélérateurs de particules, cryotechnologies flirtant avec le zéro absolu, micro-électronique durcie aux ra