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Libération

Recherche: la Suède a trouvé la bonne formule.

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publié le 23 février 2004 à 23h20

Stockholm, de notre correspondant.

Lorsqu'il était jeune étudiant en chimie dans le sud de la Suède au début des années 80, Mats Johnsson, aujourd'hui conseiller du ministre de la Formation et de la Recherche, se rappelle qu'un vieux professeur prenait sa retraite cette année-là. «Quand une entreprise l'appelait, il raccrochait sèchement en disant : "Vous m'humiliez."» D'après Johnsson, c'était le dernier de son espèce. Au cours de ses années d'études puis dans sa vie professionnelle, Mats Johnsson n'a jamais rencontré un chercheur universitaire qui refusait de travailler pour l'industrie. «Tous mes amis de l'époque qui sont chimistes dans le public travaillent aussi comme consultants pour des entreprises.»

Sans doute n'est-ce pas tellement étonnant dans ce pays dont la part du PIB consacrée à la recherche et au développement est la plus importante au monde avec 4,2 % (1) en 2001 (contre 2,2 % en France) mais où les entreprises déboursent elles-mêmes 78 % du total pour un montant de 8,25 milliards d'euros (lire ci-contre).

«Former les gens». «Les entreprises ne reçoivent aucune aide ou incitation de l'Etat, souligne Mats Johnsson. Leurs choix se font sur des bases purement commerciales.» Un état de fait qui n'a rien d'exceptionnel en Suède, où, traditionnellement, le gouvernement tente d'intervenir le moins possible dans les affaires des entreprises. Dans un autre domaine, celui de la politique agricole commune, la Suède fait partie des pays qui prônent la suppression des aides