Feuilleton technologique et science en direct côté Nasa, labeur de fond et discrétion médiatique côté ESA. Les deux grandes agences spatiales, américaine et européenne, poursuivent l'exploration de Mars avec une parfaite complémentarité. Chacune jouant sa partition avec succès. Les robots américains Spirit et Opportunity déroulent un show quotidien, savamment entretenu par la Nasa. Le moindre tour de roue est salué comme un exploit. Et toute image ou prise de mesure physique ou chimique présentée comme susceptible de soulever l'épais mystère qui règne encore sur le passé lointain de la planète rouge, l'époque où elle aurait pu voir l'eau couler en abondance et l'évolution chimique vers la vie y commencer.
Refus d'obtempérer. La démonstration technologique des deux rovers reste impressionnante. A part le petit bug informatique qui a frappé Spirit à ses débuts, et un refus d'obtempérer à un ordre jugé dangereux par l'ordinateur d'Opportunity le 16 février, les engins pilotés depuis le Jet Propulsion Laboratory de Pasadena (Californie) montrent jour après jour leur capacité à explorer in situ le sol martien. Une exploration à vitesse d'escargot : Spirit a battu le record de distance parcourue en un jour le 15 février avec... 27,5 mètres, réalisés en deux mouvements continus. Et n'a dépassé les 100 mètres parcourus que le 44e sol (jour martien) après son arrivée. Il se dirige maintenant vers le cratère Bonneville, encore distant de 135 mètres. Une lenteur prévue de longue date, l