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Libération

Les labos snobent les petits cadeaux

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publié le 28 février 2004 à 23h30

Elle était en noir avec une montre rose, un moyen peut-être de montrer aux chercheurs qu'elle n'avait plus que du temps à leur offrir. Vendredi, Claudie Haigneré s'est livrée au pire des exercices : présenter publiquement des mesures d'aide à la recherche (voir encadré) en sachant déjà que ces mêmes mesures étaient jugées «dérisoires» par les chercheurs en colère. «Ce sont des réponses immédiates à leurs attentes. A nous de construire ensemble ce que sera la suite. Le gouvernement avance, nous sommes dans une phase d'engagement. De la part de la communauté scientifique, j'attends des réponses responsables... Il faut saisir cette chance maintenant», a asséné la ministre de la Recherche, d'une voix ferme mais un peu lasse, au cours d'une conférence de presse très attendue.

Quelques instants plus tard, devant les grilles du ministère où il manifestait avec ses collègues, le porte-parole du collectif «Sauvons la recherche» ­ à l'origine de la révolte des chercheurs ­ a claironné sa réponse: «On est très bien traités en paroles, a vilipendé le biologiste Alain Trautmann, mais au moment de passer aux actes, il n'y a plus rien. C'est dérisoire ce que l'on nous propose. Le gouvernement vient de rater une belle occasion de rétablir la confiance avec les chercheurs.» Pour lui, les 120 postes libérés sont à mettre en rapport avec les 550 supprimés depuis 2002. Et surtout, l'absence de recrutement d'enseignants-chercheurs pour les universités est proprement «inacceptable». Même réaction