Marseille, envoyée spéciale.
Dans le quartier de la Joliette, à Marseille, ressurgissent les restes inattendus d'une basilique paléochrétienne. Des pans de mur entourent 180 tombes, dont une soixantaine de sarcophages que les grues viennent soulever un par un pour les emmener en laboratoire. Dans le choeur de l'église, une grande tombe qui contient deux sarcophages accolés, avec peut-être un saint à l'intérieur. L'église, datant du Ve siècle, a été abandonnée au VIIe siècle pour une raison inconnue. Depuis le 21 juillet et jusqu'à la fin du mois de mars, les archéologues tentent de faire parler ce témoignage des débuts du christianisme.
Manuel Moliner, archéologue municipal à Marseille, dirige ce chantier de la rue Malaval, qui épouse le tracé d'une voie romaine antique. «C'est dangereux», ne cesse-t-il de répéter pour éviter que les visiteurs grimpent n'importe où. De grandes buttes de terre menaçant de s'effondrer dominent un ensemble impressionnant de sarcophages situés à 8 mètres de profondeur. La vue sur la nécropole depuis le haut est un but de promenade.
Il s'agissait au départ de creuser un parking souterrain, sous un parking déjà existant. Manuel Molinier, qui connaît par coeur le sous-sol marseillais, avait saisi les autorités : il s'attendait à trouver une nécropole, même si la découverte de la basilique a été une surprise. Le chantier a été prévu en conséquence, le site classé en «découverte exceptionnelle».
Les archéologues de l'Inrap (Institut national de recherche