«Une révolution française maintenant.» Signe de l'intérêt grandissant de la communauté scientifique internationale pour le combat mené par les chercheurs français, l'hebdomadaire Nature a pris position dans son numéro paru hier. «Une manière de répondre à l'hypothèse avancée par le Premier ministre français qu'une démission en masse serait mal vue à l'étranger», a expliqué par e-mail Declan Butler, le rédacteur en chef de la revue, rappelant les propos de Jean-Pierre Raffarin mardi dans Libération : «Une démission n'est jamais un succès ! J'aurais forcément une réaction de tristesse parce que je ne souhaite pas que la renommée internationale de la France soit ainsi fragilisée.»
Inquiétude.
Vu par Nature, le mouvement est «tout sauf égoïste». La revue insiste sur «ses racines profondes et son émergence en dehors du cadre syndical», et la convergence de deux sources d'inquiétude : le rejet d'une «génération de jeunes et brillants cerveaux» et «une politique scientifique nationale à la dérive». Tout en rappelant le goût bien français pour les manifestations de rue, la revue souligne la maladresse du gouvernement qui, alors qu'il contestait le sombre constat dressé par les chercheurs, a choisi d'annoncer 1,5 milliard d'euros d'aide aux restaurateurs. «Le calcul gouvernemental d'une révolte qui ne durerait pas s'est révélé faux», écrit Nature, soulignant le caractère historique du mouvement et le soutien rencontré dans le public. Un sondage de la Croix publié mardi indiquait que pl