Ils sont partout, et ils entendent bien le montrer. Les jeunes chercheurs français expatriés commencent à faire entendre leur voix dans le débat sur l'avenir de la science française. De Montréal (Canada) à Tokyo (Japon), de Cambridge (Grande-Bretagne) à Dresde (Allemagne), en passant par San Diego (Californie), Cleveland (Ohio) ou Dublin (Irlande), soit au total dans 51 villes, les «expat» ont choisi de manifester aujourd'hui et demain suivant le fuseau horaire de leur pays d'accueil devant les ambassades de France, les consulats, ou tout ce qui peut représenter l'Hexagone à l'étranger (1).
Absurdité.
S'il est difficile d'évaluer précisément le nombre de jeunes chercheurs expatriés, plus de 1 700 ont déjà signé une lettre ouverte au président de la République, lui demandant un effort sur l'embauche des jeunes diplômés (lire ci-contre). Ils soulignent l'absurdité d'une politique qui pousse dehors les scientifiques après avoir dépensé une fortune pour les former (le coût de formation d'un docteur d'université est évalué à 130 000 euros). Les expatriés critiquent leur oubli dans la liste des membres du Comité national d'initiative et de proposition pour la recherche scientifique qui doit préparer les Assises nationales de la recherche.
Symboliquement, lors de la journée d'action prévue demain en France, des centaines d'expatriés feront parvenir leur CV et une lettre de candidature «à un emploi permanent» au ministère de la Recherche. Dans le même temps, près d'un millier d'étu