«Mars Express montre qu'elle est la mission la plus cohérente au plan scientifique.» Marcello Coradini, le patron de la science planétaire à l'Agence spatiale européenne, n'hésite plus. Hier, un article publié dans la version électronique de la revue Nature, premier papier scientifique made in Mars Express, confirmait la présence massive de glace d'eau dans la calotte polaire sud (Libération du 24 janvier).
Disposant d'une palette d'instruments complémentaires d'excellente qualité, la sonde Mars Express bouscule la suprématie américaine dans l'étude de Mars. Malgré l'attitude toujours prudente des astrophysiciens européens qui multiplient les litotes quand leurs collègues d'outre-Atlantique jouent du superlatif , les données recueillies, «superoriginales», insiste Coradini, plaident en faveur d'une présence d'eau liquide durant de longues périodes à la surface de Mars... mais il y a plus de trois milliards d'années.
Magnifiques images.
La «cohérence» dont parle Coradini se vérifie lorsque trois des principaux instruments de la sonde la caméra allemande dotée d'une vue perçante et en relief, la caméra française Oméga qui révèle la composition chimique des terrains et l'instrument français Spicam qui observe celle de l'atmosphère sont utilisés simultanément sur les mêmes cibles. Jean-Pierre Bibring (université d'Orsay) montrait ainsi, la semaine dernière, une des magnifiques images en relief prise par la caméra de Gerhard Neukum (université de Berlin) d'une région de Valle