Le rivage d'une mer salée.» Voilà sur quoi le robot Opportunity serait tombé, selon Steve Squyres, le patron des scientifiques qui analysent les données envoyées par l'engin de la Nasa. Une affirmation fondée sur une analyse visuelle et chimique de rocs découverts au fond du petit cratère, baptisé Eagle, où le rover s'est posé le 24 janvier. Et vérifiée durant trois semaines après la réalisation des images et des mesures.
Altitude
. Une pièce de plus dans le puzzle de l'histoire géologique de Mars. Et plutôt en faveur d'une phase plus chaude et humide, il y a trois milliards et demi d'années, avec la possibilité de longues périodes où l'eau liquide subsistait en surface... au moment où la vie apparaissait sur Terre. S'emballer à l'idée d'une vaste et profonde «mer» martienne, vision grandiose que laisse supposer le message tonitruant de l'agence spatiale américaine n'est pas vraiment justifié. Opportunity s'est posé pratiquement à l'équateur, sur une vaste plaine, certes, mais élevée de plus de mille mètres au-dessus des immenses étendues du nord, baptisées Vastitas Borealis. Si un océan s'est installé sur Mars dans son passé archaïque, c'est bien sûr dans ses zones les plus basses qu'il a pu le faire, pas en altitude. Au mieux, Opportunity aurait plutôt mis le microscope sur des rochers formés dans une lagune, un marécage ou un lac salé, qui aurait subsisté suffisamment longtemps, il y a trois milliards et demi d'années, pour permettre la formation de roches sédimentaires.
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