Berlin, de notre correspondante.
Eurêka ! Gerhard Schröder a trouvé un gisement d'or pour les chercheurs. Depuis deux mois le chancelier allemand ne cessait de le répéter : «Il faut promouvoir l'innovation et la recherche si l'on veut assurer l'avenir du pays.» Bonne idée, mais avec quel argent ? En février, les étudiants de l'université Humboldt étaient encore en grève contre les coupes budgétaires quand Schröder a annoncé qu'il voulait des universités d'élite... Après trois ans de récession, et un taux d'endettement record, l'Etat n'a plus un sou en caisse. Responsables de la formation et de l'éducation, les Länder et les communes sont aussi pris à la gorge.
Hier, Gerhard Schröder a proposé un deal aux parlementaires: supprimer les avantages fiscaux accordés aux Allemands désireux de devenir propriétaires, et allouer ces sommes à la recherche. Selon lui, «l'aide à l'acquisition de biens immobiliers avait un sens à l'époque où l'Allemagne manquait de logements, mais aujourd'hui, elle serait mieux utilisée dans la recherche». Plutôt originale, cette mesure devrait permettre de dégager jusqu'à 6 milliards d'euros. Comme ses voisins de l'UE, le gouvernement allemand s'est engagé à consacrer 3 % de son PIB à la recherche en 2010, contre 2,5 % aujourd'hui (2,3 % en France), ce qui représente un effort de 10 milliards d'euros.
Le chancelier a aussi soutenu hier le projet de la Bundesbank de placer les intérêts de la vente d'une partie de son or dans un fonds spécial, consacré à la r