Marius Dalen est ingénieur en techniques de l'environnement, chercheur spécialiste de l'aquaculture et des sédiments contaminés à Bellona, une organisation écologiste norvégienne.
Qu'est-ce qui a provoqué la prise de conscience des autorités norvégiennes ?
Il y a douze ans, les autorités sanitaires avaient émis pour la première fois des restrictions sur la consommation de poissons près d'un complexe industriel. Maintenant, nous en sommes à 32 zones, qui couvrent une zone de 800 km2. Cela ne fait qu'augmenter. Non seulement la population s'inquiète et demande des mesures, mais la Norvège est aussi un gros producteur de produits de la mer. Et bien sûr, quand vous avez des zones maritimes où la pollution est tellement élevée qu'il faut limiter la consommation de poissons, cela renvoie vers l'opinion mondiale une autre image que celle vendue des «bons produits de la mer norvégiens».
Que pensez-vous des différentes méthodes expérimentées pour le nettoyage des fjords ?
Nous ne les aimons pas toutes. Nous sommes surtout critiques vis-à-vis du projet de Sandefjord. Dans un fjord intérieur, ils ont dragué 45 000 m3 de sédiments pollués, soit une épaisseur d'un demi-mètre sur 9 à 10 hectares, bourrés notamment de PCB et de mercure. Ils ont pompé ces sédiments par un pipeline vers une autre partie un peu plus profonde du fjord, à quelques centaines de mètres de là, avant de recouvrir le tout d'une bâche textile et de pierres. Le problème est que, dans cette zone, il y a beaucoup de ferries qui ont continué à naviguer durant les opérations, créant des turbulences. Résultat, toutes les plus petites particules les plus polluées, lorsqu'elles étaient