Menu
Libération

Les petits PC font un gros calculateur

Article réservé aux abonnés
publié le 9 avril 2004 à 0h10

«Une sorte de supercalculateur virtuel.» Fabio Hernandez, informaticien au centre de calcul du CNRS de Lyon, résume ainsi la réussite du programme européen DataGrid, qui vient tout juste de s'achever. Lancé en 2000, il vient de démontrer que la mise en réseau de centaines de petits ordinateurs pouvait faire la pige aux superordinateurs pour mouliner de gros calculs scientifiques. Et à coûts riquiqui.

L'idée est née dans les laboratoires de physique des particules. On y prépare la mise en service du Large Hadron Collider (LHC), en cours d'installation au Centre européen de recherches nucléaires (Cern), près de Genève. Il sera en 2007 le plus puissant accélérateur de particules du monde et permettra de sonder la matière avec une précision inédite grâce à un niveau d'énergie supérieur. A condition de savoir analyser les milliards d'informations qui surgiront des violentes collisions entre particules. C'est là qu'interviendra le «supercalculateur virtuel» de Hernandez. Des milliers de processeurs ­ 10 000 au moins ­ seront mis en réseau dans toute l'Europe pour analyser des jeux de données d'une dimension encore jamais atteinte, comptés en pétaoctets (des nombres comportant 15 chiffres avant la virgule).

Clopinettes. Ce besoin des physiciens des particules s'est transformé en aubaine pour les autres chercheurs. Pourquoi ne pas ouvrir cet ordinateur virtuel géant à tous ceux ­ bio-informaticiens, géophysiciens, astronomes... ­ qui n'ont pas toujours les moyens et les compétences po