Einstein avait-il raison ? Plusieurs points de sa théorie de la relativité générale, échafaudée en 1915, n'ont pas encore été vérifiés, du moins directement. Ce sera peut-être chose faite si la sonde américaine Gravity Probe B (GPB) réussit sa mission.
Après le report du tir prévu hier, elle doit quitter la base californienne de Vandenberg ce soir à 18 heures 57 minutes et 24 secondes (heure de Paris) à bord d'une fusée Delta II, pour être placée en orbite polaire. A la seconde près, puisque c'est la fenêtre de tir riquiqui dont dispose la Nasa. «Elle dispose d'un seul instant chaque jour pour que la mise en orbite soit conforme aux besoins de l'expérience», explique Philippe Kletzkine, de l'Agence spatiale européenne. Le lancement concrétise plus de quarante ans de préparation des chercheurs et ingénieurs de la Nasa et de l'université de Stanford (Californie).
L'expérience était simple, reconnaissent ses pères, mais il aura fallu des décennies pour que la technologie la rende possible. «Gravity Probe B est l'expérience la plus ambitieuse que conduira la Nasa au cours de ce millénaire», s'est enthousiasmé Franck McDonald, un ex-scientifique de la Nasa, dans un communiqué.
Clefs. Selon Einstein, la présence d'une masse ou, plus précisément, d'un champ de gravitation déforme la géométrie de l'espace et du temps. Un peu comme une bille déforme une toile tendue et attire à elle tout objet que l'on pose dessus. «Sur Terre, cette déformation est noyée dans la gravitation, ce qui