«Une petite révolution.» C'est de cette manière que l'Académie des sciences et l'Académie des technologies perçoivent les «nanotechs» dans un épais rapport publié jeudi (1). Les nanotechnologies ? C'est une approche des sciences qui, de la biologie à la mécanique en passant par la chimie et l'électronique, tente de maîtriser la matière à l'échelle moléculaire, où les dimensions se mesurent en milliardièmes de mètre. Pour les académies, les nanotechs méritent un «projet national de recherche», allant de la recherche fondamentale aux applications industrielles, mobilisant des ressources financières «nouvelles» et réorientant des équipes vers ces thématiques. La raison ? Les actions actuelles du ministère de la Recherche ne sont «pas du tout au niveau souhaitable» affirment les académiciens, au regard des perspectives offertes par les nanosciences et nanotechnologies et en comparaison des efforts considérables engagés aux Etats-Unis et au Japon. Objectif : mobiliser «entre 100 et 200 millions d'euros», estime Claude Weisbuch (Ecole polytechnique) pour équiper les laboratoires publics et les universités en «salles blanches» ultrapropres et en outils de fabrication de nano-objets.
Chimie douce. Très détaillé, le rapport passe en revue les prouesses actuelles ou potentielles des «nanomachines». Loue la future «chimie douce» ou «biomimétique» avec des nanomatériaux dont les capacités catalytiques, mécaniques, thermiques ou électriques surclasseront celles des matériaux traditionnels