Une volée de publications scientifiques confirme l'extraordinaire vigueur de la course au nanomonde. En biologie, l'équipe d'Ehud Shapiro (Institut Weizmann, Israël) poursuit sa quête d'un «ordinateur à ADN» au service de la médecine. Elle décrit, dans l'édition en ligne de Nature, le concept d'un «ordinateur biologique» conçu à partir de brins d'ADN synthétique, testé avec succès en éprouvette (1). Ces molécules sont conçues de manière à être capables de déterminer la présence de deux marqueurs de certains types de cancer de la prostate et du poumon. Si le test est positif, chaque brin libère une molécule capable de pénétrer une cellule cancéreuse pour la détruire. Un ordinateur au fonctionnement simpliste, de type «si ceci... alors cela» ; mais sa taille moléculaire permet d'en loger des milliers de milliards dans une goutte de liquide. De quoi, si les longues années de mise au point nécessaires sont couronnées de succès, devenir une arme de choix contre le cancer.
En physique, Jilian Buriak (Université d'Edmonton, Canada) souligne la perspective de matériaux «nanocristallins» parfaits contrôlés dans leur structure au niveau nanométrique exempts des «défauts, trous et autres limites de grains» qui caractérisent le monde habituel de la chimie (2). De quoi offrir un terrain d'exercice parfait pour l'exploration du comportement des matériaux. Vendredi, c'est un groupe chinois qui annonçait le premier milligramme d'une nouvelle race de fullerènes ces avatars du carbone 60