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Libération

La revue en ligne qui fait trembler les payantes

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Publications. Le succès depuis six mois de «PLoS Biology», gratuite,alarme les prestigieux titres scientifiques.
publié le 6 mai 2004 à 0h29

Elle n'a que six mois, mais elle s'est déjà forgé une solide réputation. La revue PLoS Biology fait désormais partie du club très fermé des «grandes» revues scientifiques. Avec une particularité, dans un univers où les abonnements annuels dépassent parfois 10 000 euros : son contenu est libre d'accès via l'Internet. Dans le monde académique, les partisans de la diffusion gratuite du savoir proposent de substituer le principe du «publieur-payeur» à celui du «lecteur-payeur». Succès grandissant.

Quasi inconnue. Quand il s'agit de publier les travaux des scientifiques, les éditeurs se bousculent au portillon. Plusieurs dizaines de milliers de revues émanent de sociétés savantes ­ à but non lucratif ­ ou d'éditeurs privés. Avec de jolis profits à la clé, même si les éditeurs se gardent bien de les rendre publics. Un dispositif qui, dès qu'il s'agit de recherches financées sur fonds publics, entretient un drôle de paradoxe, que l'OCDE avait souligné dans une déclaration solennelle en janvier : le contribuable finance les travaux, supporte le coût de publication et paie une troisième fois pour consulter les articles. Les revues comme PLoS Biology proposent de supprimer cette dernière contribution. C'est le labo qui paie la publication, quand son article a été accepté, avec un système de péréquation qui permet d'accorder des ristournes ou la gratuité. Des institutions internationales, comme le CNRS et l'Inserm en France ou l'Académie des sciences en Chine, ont accepté de jouer le je