Responsables de rien et demandeurs de crédits publics. C'est le message publié hier par le Medef, qui s'est invité au débat sur la réforme du système de recherche. Sous la forme d'un rapport rédigé par Jean-Paul Vermes (chambre de commerce de Paris) et Eric Hayat, président de la commission recherche et innovation du Medef.
On pouvait espérer un mea culpa de l'organisation patronale. La principale faiblesse de la recherche française réside dans la frilosité des entreprises privées. Sur les 2,2 % du PIB consacré à la recherche, elles ne contribuent qu'à hauteur de 1,2 % le reste vient des crédits publics. Un effort très inférieur aux taux relevés aux Etats-Unis, dans les pays scandinaves, en Grande-Bretagne, au Japon, en Suisse, aux Pays-Bas ou en Allemagne. Malgré ce piteux résultat, aucune mauvaise conscience au Medef. Eric Hayat va jusqu'à invoquer «les 35 heures» parmi les causes de cette faiblesse. Sans barguigner, le rapport assène : «Faire peser sur les entreprises une quelconque obligation quantitative serait se tromper de débat : ce sont bien les impératifs de compétitivité et d'acquisition de parts de marchés, relayés par les actionnaires, qui déterminent les décisions des entreprises, et rien ne saurait les contraindre à poursuivre un objectif politique.» On ne saurait mieux indiquer à quel point l'intérêt général et celui des actionnaires peuvent diverger. Un tract réclamant la nationalisation des entreprises pharmaceutiques ne s'y prendrait pas autrement.
«Attrac