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Libération

Les Chinois renoncent à demander la Lune

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publié le 19 mai 2004 à 0h41

Pékin de notre correspondant

Il n'y aura pas de Chinois sur la Lune. Le «père» du programme spatial chinois, Wang Yongzhi, a calmé hier l'euphorie qui avait accompagné l'envoi du premier «taïkonaute» chinois dans l'espace l'an dernier, en annonçant que, «pour des raisons financières», l'idée d'envoyer un homme sur la Lune était abandonnée. Cité par l'agence officielle Chine nouvelle, cet ingénieur de 72 ans a déclaré que son pays se contenterait de l'envoi de satellites en orbite lunaire. Ce nouveau réalisme des décideurs chinois ne marque pas pour autant la fin des ambitions spatiales : Wang Yongzhi a confirmé que la Chine allait construire sa propre station au cours des quinze prochaines années.

Extravagant. En octobre, la Chine était devenue le troisième pays, après l'URSS et les Etats-Unis, à envoyer un homme dans l'espace. Le colonel Yang Liwei, premier «taïkonaute» chinois, avait effectué 14 orbites terrestres à bord de la capsule Shenzhou-V. Cette soudaine irruption de la Chine populaire dans la cour des grands de la conquête spatiale avait été suivie d'une série d'annonces sur la suite du programme, toutes plus ambitieuses les unes que les autres. La conquête de la Lune par étapes, «premier pas dans l'exploration de l'espace lointain», selon les officiels, semblait extravagante. Mais les déclarations de Wang Yongzhi paraissent d'autant plus réalistes que de nombreux Chinois trouvaient démesuré cet investissement spatial dans un pays toujours confronté à d'immenses défi