Mille postes de plus et une grosse polémique. Le 7 avril, François Fillon et François d'Aubert lâchaient, outre les 500 postes pour les organismes de recherche, 700 postes d'enseignant-chercheur et 300 postes d'ingénieur, technicien et administratif (ITA). Espérant calmer le monde universitaire et préparer le terrain à des réformes. Raté.
Une circulaire du ministère a mis le feu aux poudres. Organisant la répartition de la bouffée d'oxygène obtenue par la révolte des chercheurs, aidés par le score pitoyable de l'UMP aux régionales, elle propose «dix postes maximum» par université. Un peu à chacun, et tout le monde sera content, estime le ministère. Grosse erreur. Et grosse colère, exprimée par le conseil scientifique de Montpellier-II: «Nous considérons que les directives qui viennent d'être adressées aux universités pour l'attribution de ces postes vont dans un sens opposé [au] renforcement de la recherche et de l'efficacité.» Le texte poursuit : «C'est en s'engageant résolument vers une politique de renforcement des centres d'excellence, les rendant encore plus attractifs pour les meilleurs chercheurs français et étrangers et plus efficaces que nous sortirons du gaspillage de moyens qu'induit la fiction d'un potentiel de recherche uniforme et universellement réparti dans toutes les universités.» André Neveu, physicien des particules et professeur à Montpellier-II, traduit en clair : tout pour la quinzaine d'universités concentrant 80 % du potentiel de recherche national...