A défaut de budget, des fondations. C'est l'annonce faite hier par François d'Aubert, ministre de la Recherche, qui vantait cette nouvelle manière de financer les laboratoires : «le mécénat». Avec l'objectif d'attirer des fonds privés à l'aide de dispositions fiscales avantageuses. Et la promesse d'abonder, «à raison d'un euro public pour un privé», le capital initial de ces fondations censées financer «sur projets» les activités scientifiques.
«Booster fiscal». La mécanique financière s'inspire des homologues anglo-saxonnes. Elles jouent un grand rôle dans le soutien à la recherche publique, à l'image du Wellcome Trust en Grande-Bretagne, ou des Etats-Unis, où près de 4 % de la recherche publique est ainsi financée, contre 0,1 % en France. Déclarées «d'utilité publique», les fondations permettront aux entreprises de déduire 60 % des fonds qu'elles y versent de leurs impôts, un vrai «booster fiscal» selon le ministre. Ensuite, deux voies s'ouvrent : soit la consommation du capital en cinq ans, soit le placement des fonds et la distribution des intérêts. En ces temps de pénurie budgétaire, tout euro supplémentaire glané pour la recherche est certes le bienvenu. En outre, le faible investissement de l'industrie et du privé, une faiblesse française traditionnelle, se trouve là combattu. Les objectifs réels et le fonctionnement de ces fondations, en revanche, soulèvent de multiples questions. S'il s'agissait uniquement de favoriser un acte «désintéressé en faveur du progrès», com