Menu
Libération
Analyse

La privatisation improbable de l'espace

Article réservé aux abonnés
Seuls les Etats peuvent assumer le coût et les difficultés technologiques de la mise en orbite.
SpaceShipOneest situé sous un avion, le White Knight, qui l’a largué à 15 km d’altitude. Ici en septembre 2004. (Don Ramey Logan/Photo Don Ramey Logan, CC BY SA)
publié le 22 juin 2004 à 1h09

Privatiser les activités spatiales. Au-delà de l’exploit de SpaceShipOne, ce slogan traverse études et rapports sur l’avenir de l’expansion du système technique humain dans l’espace extraterrestre. Illusion ou sérieuse perspective ?

Le 16 juin, un comité d'experts, nommé par la Maison Blanche et présidé par Edward Aldrige (ancien dirigeant de Mc Donnell Douglas), assurait qu'«aujourd'hui, une industrie spatiale indépendante n'existe pas vraiment. Au lieu de cela, nous avons des programmes spatiaux divers subventionnés par le gouvernement et ses fournisseurs. Dans les prochaines décennies, si le projet d'exploration le permet, une industrie nouvelle peut émerger et tirer profit de l'espace». Alors que la Nasa vit une crise profonde depuis l'explosion en vol de la navette Columbia, le 1er février 2003, ce comité propose de limiter l'Agence aux «vols habités» et de confier la mise en orbite de satellites et les vols robotisés au privé.

Lobby. Le discours de la privatisation est récurrent depuis l'explosion de la navette Challenger, en 1986. Entonné par les membres du lobby pro-espace américain, selon lequel si l'on n'a pas encore construit de transport spatial simple et pas cher, ou si l'homme ne s'est pas encore posé sur Mars, c'est aux lenteurs bureaucratiques de la Nasa qu'on le doit… en oubliant que Nasa et Pentagone sous-traitent déjà conception, fabrication, et même entretien des fusées et navettes au privé. Fort de références aux «pionniers du Far