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Libération

«Cassini», le sondeur des anneaux

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publié le 1er juillet 2004 à 1h17

Cette nuit, l'homme a commencé l'exploration d'un nouveau monde. Celui du «Seigneur aux anneaux». Saturne, géante gazeuse ornée du plus beau disque du système solaire. Ses trente satellites. Et sa lune mystérieuse, Titan, qui pourrait mettre les astrobiologistes sur la piste des mécanismes chimiques précédant l'émergence de la vie. L'explorateur ? La sonde américano-européenne Cassini-Huygens. Un robot spatial comme on n'en fait plus. Un monstre de six tonnes pour sept mètres de long, d'un coût de trois milliards d'euros, alimenté par 30 kilos de plutonium, qui emporte les espoirs et les instruments de centaines de scientifiques. Mission : fouiner entre Saturne, anneaux et satellites quatre ans durant, et lancer vers Titan la sonde européenne Huygens traquer les secrets de sa chimie prébiotique.

Célérité. Succès ou échec, tout s'est joué au freinage. Pour atteindre la géante gazeuse, à près d'un milliard et demi de kilomètres de la Terre, Cassini a pris de la vitesse. Partie en 1997, lancée par la plus puissante des fusées américaines, la Titan-IV, elle a de surcroît frôlé Vénus (deux fois), la Terre et Jupiter pour accélérer sa course par l'effet de fronde gravitationnelle. Il lui fallait la nuit dernière (ce matin, heure de Paris) perdre une bonne partie de cette célérité pour se laisser capturer par Saturne. La manoeuvre pilotée par les astronavigateurs du Jet Propulsion Laboratory de la Nasa (à Pasadena, en Californie) réclamait vigueur et précision. Cassini devait approc