Teotihuacan envoyé spécial
La pyramide du Soleil domine la cité préhispanique de Teotihuacan (Mexique). Pour arriver à la grotte située sous le monument, on passe une trappe, puis un tunnel humide et bas de plafond sur une centaine de mètres. Là, des scientifiques en blouse blanche s'activent autour d'un caisson cadenassé d'un mètre cube. «C'est ici qu'est abrité le détecteur de particules cosmiques», expliquent l'archéologue Linda Manzanillo et le physicien Arturo Menchaca. «Grâce à cet appareil, nous allons découvrir si le monument possède une tombe royale ou non.»
Densité. Depuis ce printemps, les deux chercheurs de l'Unam (université nationale autonome de Mexico) ont installé un détecteur de muons au coeur de la pyramide située à 80 kilomètres de Mexico pour lui appliquer la «preuve d'Alvarez». Cette méthode, consistant à mesurer les différences de densité d'un espace solide, n'a été utilisée qu'une seule fois, dans les années 60, pour percer à jour les secrets de la pyramide de Khéops, en Egypte. A l'époque, le Prix Nobel de physique américain Luis Alvarez avait conclu que la tombe du pharaon ne contenait pas de chambre funéraire cachée grâce au détecteur. «Ici, à Teotihuacan, la pyramide de la Lune contient une tombe. Or les archéologues n'ont jamais rien découvert dans la pyramide du Soleil, sa voisine. C'est pourtant la construction principale de la cité préhispanique, vieille de vingt siècles», commente Linda Manzanilla.
La «preuve d'Alvarez» consiste à mesurer le nomb