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Libération

Les sciences humaines en guerre de pétitions

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publié le 9 juillet 2004 à 1h24

Et l'homme dans tout ça ? Les sciences humaines et sociales (SHS) ont été un peu oubliées lors du conflit entre scientifiques et gouvernement autour de la réforme de la recherche, où biologistes et physiciens tenaient le haut du pavé. Mais leur place et leur organisation au sein du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) font aujourd'hui débat. Avec des chercheurs très minoritaires (2 600) devant les universitaires (18 000), faut-il maintenir un département SHS au CNRS ? Ne vaudrait-il pas mieux unifier leur statut ? Des interrogations aiguisées par la politique de Jean-Marie Hombert, directeur scientifique du département, qui veut concentrer les laboratoires jugés trop nombreux (438), et en a mis 58 en «restructuration». Cette décision est contestée par une pétition (1), lancée par Markos Zafiropoulos et Yves-Charles Zarka, et où l'on retrouve des poids lourds (anthropologues, historiens, sociologues...) tels Françoise Héritier, Marc Abeles ou Michel Wievorka. Mais elle est soutenue par une autre pétition, initiée par Dan Sperber (lire ci-dessous) et signée, entre autres, par Daniel Andler, François Azouvi, Philippe Descola ou Thomas Piketty.

La pétition des «anti-Hombert» s'élève contre la mise en «restructuration» des labos de Zafiropoulos (Psychanalyse et pratiques sociales) et de Zarka (Centre d'histoire de la philosophie moderne). Celle des «pro-Hombert» accuse à mots couverts les anti de ne pas faire partie des meilleurs et de mettre en péril l'ensemble des