Dan Sperber (Ecole des hautes études en sciences sociales et CNRS) a travaillé dans plusieurs universités (Cambridge, Princeton...). Il a notamment écrit la Contagion des idées (Odile Jacob, 1996).
Dans la discussion sur la réforme du système de recherche public, comment les sciences humaines et sociales (SHS) se positionnent-elles ?
L'une des questions clés est commune aux autres disciplines et tient aux relations avec l'enseignement supérieur, les universités. Ces dernières, submergées de problèmes et pauvres en moyens, sont confrontées à de lourdes missions d'enseignement, d'examens, et à la nécessité de s'accorder au marché de l'emploi. Elles recrutent essentiellement dans les domaines liés à ces missions, pas nécessairement là où la recherche doit se développer. Or nos disciplines ont besoin d'un renforcement de leurs moyens, mais avec un débat sur les priorités. Le rôle culturel et de formation des SHS ne les définit pas entièrement. Les universités ne peuvent pas facilement répondre aux nouveaux besoins dans des domaines qui font de plus en plus appel aux technologies, comme l'archéologie. Ou des sujets de recherche provenant des sciences de la vie, de la nature et des technologies les risques, la santé, l'environnement, etc. qui comportent des dimensions sociales majeures où la présence du CNRS est nécessaire.
Vous n'êtes donc pas favorable à un statut unique d'enseignant-chercheur ?
Cette perspective pourrait s'envisager après une réforme d'ensemble du système unive