Que l'ado se le dise quand, l'oeil exorbité dans la concavité du miroir grossissant, il avance les ongles de ses deux index vers la pustule, preuve bientôt éclatante de son acné honnie : ce qu'il s'apprête à expulser est l'oeuvre d'un monde très obscur auquel un petit article publié vendredi dans la revue Science par Holger Brüggemann et ses collègues de l'université de Göttingen apporte quelques watts de lumière. L'identité des facteurs à l'origine de tous ces boutons voués à exploser sur le tain du miroir est l'objet de vieux débats d'experts. Le dernier en date porte sur l'importance de la participation de Propionibacterium acnes au phénomène acnéique. Il s'agit là d'un microbe qui gîte en masse dans le sébum des pustules, sans que l'on sache le motif et l'effet d'un tel attroupement.
Testostérone. Or voici que l'équipe de Göttingen a entièrement décrypté la séquence de son génome et étudié ses 2 333 gènes. L'analyse révèle que la bactérie est effectivement bien équipée pour exacerber, voire provoquer l'inflammation typique de l'acné, une dermatose qui affecte peu ou prou tous les ados du monde. Certes, si la bactérie apparaît, vue de ses gènes, comme un acteur majeur de l'acné, le premier rôle revient toujours à la testostérone, qui connaît une subite hausse chez les deux sexes à l'âge ingrat. Un déséquilibre hormonal, donc, lance le processus acnéique. S'ensuit une réaction en chaîne, régie par des processus biologiques assez mal élucidés. On observe que les glandes séba