Menu
Libération

A la recherche des glaces de Mercure

Article réservé aux abonnés
publié le 4 août 2004 à 1h40

La sonde Messenger, destinée à explorer Mercure, a pris son envol hier matin de Cap Canaveral, en Floride. Avec un jour de retard pour cause de mauvais temps, le vaisseau spatial de la Nasa a décollé pour un voyage de six ans et demi, qui lui fera parcourir 7,9 milliards de kilomètres. Le voyage comprend un survol de la Terre et deux passages dans la banlieue de Vénus, ce qui, par un effet de fronde gravitationnelle, fournira suffisamment d'énergie pour élancer l'engin spatial vers Mercure. Mais il faudra attendre 2011 pour que la sonde se place en orbite autour de la planète la plus proche du Soleil et commence réellement sa mission.

Trente ans après Mariner 10, la seule sonde à l'avoir approché, Mercure reste une des planètes les plus mystérieuses du système solaire. A l'époque, Mariner 10 n'avait pu cartographier que la moitié de la surface de la planète, et avait soulevé davantage de questions qu'elle n'avait apporté de réponses : pourquoi Mercure est-elle aussi dense , pourquoi possède-t-elle un champ magnétique, de quoi est composée sa très fine atmosphère ?

Mais, depuis 1991, les scientifiques ont une autre interrogation. Des images radar ont révélé des cratères lumineux aux pôles de Mercure, un phénomène généralement expliqué par la présence de glace. Difficile à croire pour cette planète située à seulement 58 millions de km du Soleil ! Et pourtant, si les surfaces ensoleillées peuvent atteindre 450 °C, le thermomètre descend jusqu'à -180 °C côté ombre. Vu l'axe de rot