Spirit, le rover de la NASA qui roule depuis le 4 janvier sur Mars, à quelques centaines de millions de kilomètres d'ici bas, est aujourd'hui, sur la planète Terre, à la une de la revue Science. L'hebdomadaire publie un dossier spécial de onze articles scientifiques qui explorent, chacun sous un angle différent, la formidable moisson d'informations transmises par l'engin au fil de ses trois premiers mois là-haut.
Trois mois, ou plus exactement 90 sols (le «sol» étant le jour martien, 3 % plus court que le jour terrien), soit la durée initialement prévue pour la mission de Spirit qui fait des heures sup depuis le mois d'avril. «Ce dossier est un véritable rapport de campagne de terrain», note Bruno Reynard, directeur du laboratoire des sciences de la Terre de l'école normale supérieure de Lyon. Le rapport s'appuie entre autres données sur l'extraordinaire album des photos prises par l'engin au fil de son petit kilomètre de randonnée martienne... Il révèle toutefois, en ouverture, le nuage d'une déception.
Spirit n'a pas permis de répondre à la question clé qui avait justifié le choix du site de son «atterrissage». Le robot s'est posé dans le cratère Gusev, une immense plaine circulaire trouée en sa périphérie par la gorge profonde de l'ancienne rivière Ma'adim. Tout laisse à penser que le site fut, dans le jeune âge de la planète, il y a trois milliards d'années, le lit d'un lac. Une mine d'informations, si tel est le cas, sur l'histoire de l'eau sur Mars qui est le coeur d