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Libération

Science-fiction ? Non, téléportation

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Physique. Une équipe autrichienne a transmis des informations par téléportation à l’aide de deux particules jumelles. Une avancée en télécommunication et en cryptographie.
publié le 1er septembre 2004 à 1h58

Ce n’est pas la téléportation imaginée par Star Trek, mais c’est un nouveau pas dans la téléportation quantique. Anton Zeilinger, spécialiste de la mécanique quantique et des coups médiatiques, vient de publier dans la revue scientifique Nature sa dernière expérience : une téléportation de particules de lumière, ou photons, de part et d’autre du Danube, soit sur une distance de 600 mètres (Libération du 19 août). Ce qui est nouveau, ce n’est pas tant la téléportation (réalisée pour la première fois en 1998), mais les conditions de cette expérimentation : en dehors du laboratoire et sur une distance record. «Un grand pas vers la communication quantique», selon l’auteur, responsable du Groupe d’optique quantique de l’université de Vienne.

Evidemment, l'amateur de science-fiction serait déçu d'apprendre que ce genre de téléportation n'est pas exactement celle pratiquée par le chef mécano M. Scott de Star Trek. Pas de disparition de matière (et encore moins d'une personne) pour la voir réapparaître instantanément dans un autre lieu. Ici, c'est de l'information qu'on téléporte, et plus exactement l'«état quantique» de l'objet (sa polarisation, son champ magnétique, ses mouvements...). Mais attention : cet objet appartient au monde de l'infiniment petit. De ce monde où rien ne fonctionne comme le bon sens le voudrait.

«Intriqué». La téléportation de Zeilinger utilise en effet une propriété pour le moins étonnante des systèmes quantiques : l’intrication. Des particules «intriq