Première image d'outre-monde. Une exoplanète, tournant autour d'une étoile située à 230 années-lumière, fixée sur l'image d'un télescope, sous la forme d'un point lumineux rougeâtre aux contours flous. L'image a déjà fait le tour du monde des labos d'astrophysique. Enfin ! Avec cet exploit technique du VLT le Very Large Telescope de l'Observatoire européen austral installé au mont Paranal (Chili) et d'une équipe européo-américaine, les planètes situées hors du système solaire quittent le domaine de l'évanescence, de la détection indirecte. Un statut qu'elles partageaient avec les trous noirs, invisibles et dont l'existence, outre la théorie, se déduit toujours de l'intense effet lumineux que leur féroce gravitation impose à la matière environnante.
Tache rouge. «Jusqu'à présent, explique Anne-Marie Lagrange (observatoire de Grenoble et coauteure de l'article à paraître dans Astronomy and Astrophysics), nous détections les exoplanètes en mesurant de minuscules modifications sur la lumière de leur étoile. Soit lors d'un transit un passage entre le télescope et l'étoile , soit par un petit effet Doppler en raison des attractions gravitationnelles entre les deux astres.» La détection se traduisait donc par d'abstraites courbes de lumière, selon le temps. Là, les astrophysiciens peuvent montrer au grand public une «vraie» image, où la grosse tache blanche de l'étoile s'accompagne d'une petite tache rouge, celle de la planète.
Obtenir l'image d'une exoplanète ne permet pas se