Un témoignage rare. Richard Stone, journaliste du magazine Science, a pu plonger dans l'univers scientifique de la Corée du Nord. Il raconte une visite effectuée en juillet à Pyongyang et dans sa région (1).
«J'étais à tout instant accompagné de deux personnes, racontait vendredi le journaliste par e-mail, du Kazakhstan où il s'est installé pour quelques mois. Jusqu'au dernier après-midi, où je suis allé me promener seul dans les rues de Pyongyang. Les passants m'ont lancé quelques regards intrigués. Une fois de retour à l'hôtel, j'avais visiblement donné la migraine à mon escorte ; elle s'inquiétait de ma santé.»
De ce voyage d'une semaine Richard Stone retient surtout le désir des chercheurs nord-coréens d'entrer en contact avec leurs homologues étrangers. Un désir qui pourrait se concrétiser à terme, puisque le gouvernement a donné cette année son feu vert à une coopération scientifique ciblée avec l'Ouest. Outre un accès au savoir, Pyongyang espère surtout attirer des financements. Car, si elle figure parmi les priorités du pouvoir de Kim Jong-il, la science est comme l'économie du pays, exsangue. Mais la difficulté de communiquer restera un obstacle : l'Académie des sciences ne possède qu'un seul e-mail. Et si le pays s'est doté d'un «intranet» territorial, ce réseau «performant» n'est pas connecté à l'Internet et le pays «n'a pas de plan», a confessé Ri Hyok, de l'Agence pour la science et la technologie.
Itinéraire. S'il avait espéré voir des labos dans des disciplines t