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Libération

La précarité, une tumeur maligne

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publié le 22 septembre 2004 à 2h14

Les laboratoires ont besoin d'argent mais aussi de têtes en nombre suffisant et correctement traitées. Piqûre de rappel au gouvernement, hier, lors d'un colloque à la Sorbonne (1) organisé par l'ensemble des syndicats de la recherche et de l'enseignement supérieur, sur la politique de l'emploi public. Avec un thème qui fut au coeur et au départ de l'énorme mobilisation des chercheurs au printemps 2004 : la précarisation croissante des emplois, tant des jeunes chercheurs que des personnels techniques.

Une précarisation qui, rappelait Gérard Aschieri, le secrétaire général du FSU, relève «d'une réalité simple : l'insuffisance des emplois publics créés pour remplir les missions de services publics».

Bouche trou. Si la précarité touche surtout les personnes peu qualifiées ­ et «l'on compte là par millions», soulignait Marc Moreau d'Agir contre le chômage ­ elle s'est répandue comme une gangrène dans les labos et les universités.

Côté enseignement, le dispositif des Ater (attaché temporaire d'enseignement et de recherche) créé en 1988 pour compenser la chute du pouvoir d'achat des bourses de thèse, s'est transformé en recours systématique pour assurer travaux pratiques et cours. On en compte près de 6 000 qui effectuent au moins un demi-service d'enseignant. Auxquels il faut ajouter plus de 5 000 moniteurs d'enseignement et de recherche. «Sans eux, les universités ne fonctionnent plus», témoigne un professeur.

Dans les laboratoires, l'explosion des statuts en tout genre (postdoc, bou