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Libération

Iter: l'UE menace les Etats-Unis et le Japon de faire cavalier seul

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publié le 24 septembre 2004 à 2h16

«Lancer sans délai la décision de construire Iter à Cadarache.» Cette phrase, les ministres de la Recherche de l'UE l'ont lue dans une lettre adressée par François d'Aubert, ministre français, le 11 septembre. Aujourd'hui, réunis en conseil «compétitivité» sous présidence néerlandaise, avec le nouveau commissaire à la Recherche, le Belge Louis Michel, ils pourraient bien menacer de renverser la table du jeu d'échecs qui oppose depuis de long mois les Etats-Unis et le Japon à l'Union européenne dans le choix du site pour Iter, un réacteur expérimental à fusion thermonucléaire. Ce serait là un épisode plutôt brutal dans la longue négociation entre les six partenaires du projet (Etats-Unis ­ qui s'y sont ralliés en 2003 ­, Union européenne, Japon, Russie, Chine et Corée du Sud). Une discussion en situation de pat, chacun réaffirmant à chaque round qu'il entend bien réaliser ce programme avec ses partenaires... mais à Rokkasho-Mura (Japon) pour les uns, à Cadarache (France) pour les autres.

«Risque de blocage». Depuis plus d'un an, l'Union européenne tentait de débloquer le jeu par des propositions plus diplomatiques. D'abord, l'acceptation d'une revue très détaillée des avantages et inconvénients des deux sites. Comparaison qui n'a pas vraiment été en faveur de Rokkasho-Mura. Puis proposition fut faite d'installer au Japon certaines installations complémentaires. Mais, à chaque fois, manifestement poussé par les Etats-Unis, le Japon réaffirmait sa position avec une force rendant