Les protéines naissent, par centaines de milliers, dans chacune des cellules de l'organisme humain ou acarien sous le contrôle des gènes : le fait est connu depuis la découverte de la structure de l'ADN et du code génétique, célébrée par quelques prix Nobel. Mais elles meurent aussi, et la révélation des voies qui mènent les molécules à ce funeste destin a valu, hier, à trois chercheurs d'entrer dans le cercle étroit des Nobel. L'Académie suédoise et royale des sciences, chargée d'attribuer le prix Nobel de chimie en vertu du testament écrit à Paris en 1895 par Alfred Nobel, a décidé de l'attribuer cette année à Aaron Ciechanover, 57 ans, Avram Hershko, 67 ans, et Irwin Rose, 78 ans. Ce dernier est américain, professeur à l'université de Californie à Irvine ; les deux premiers sont israéliens, chercheurs à l'institut Technion d'Haïfa, et deviennent les premiers citoyens de l'Etat hébreu lauréats d'un Nobel scientifique. Un brillant trio dans lequel Hershko a joué un rôle moteur, Rose étant son «inspirateur» et Ciechanover son élève.
Processus vital. La découverte récompensée par l'Académie suédoise est de celles, majeures, qui figurent d'ores et déjà dans tous les manuels universitaires. Donnant la clé d'un processus vital à l'oeuvre dans toutes les cellules animales et végétales, elle a ouvert un domaine de recherche en biologie, en médecine, qui est exploré aujourd'hui par des milliers de chercheurs dans le monde. Elle s'articule en un mot, inventé en 1975 par les trois