L'homme abuse de la planète. Selon le WWF (Fonds mondial pour la nature), il prélève 20 % de ressources naturelles de plus que ce qu'elle peut offrir de manière durable. C'est le principal résultat du rapport Planète vivante 2004, rendu public hier à Bruxelles. Cartes, graphiques et tableaux à l'appui, le document recense l'emprise humaine sur les ressources écologiques à partir de données fournies par des organismes de l'ONU ou des études scientifiques. Pour se nourrir, se chauffer, se loger ou se déplacer et alimenter leur économie, les 6 milliards d'humains «absorbent» l'équivalent de 2,2 hectares chacun, quand la Terre ne peut en offrir de manière durable que 1,8 par habitant. Pire, si tous prélevaient leur écot à hauteur de ce que font les Américains du Nord, l'empreinte écologique humaine serait de 10 hectares, soit plus de 5 planètes.
Depuis 1960, calcule le WWF, cette demande de ressources biologiques a crû de 160 %. Une hausse spectaculaire qui s'explique en partie par le doublement de la population humaine au cours de la même période. Le reste provient surtout de l'essor économique des pays riches, dont l'emprise écologique a crû de 25 %. Si l'évolution de cette empreinte est lente à l'échelle de quelques années, la capacité de la planète à fournir des ressources biologiques est, elle, en baisse rapide. Dans la précédente édition de Planète vivante (2002), cette «biocapacité» s'affichait à 1,9 hectare par habitant, contre 1,98 en 1996. Une chute qui s'explique en pa