Edouard Brézin est vice-président de l'Académie des sciences, coprésident du Comité d'initiative et de proposition et organisateur des états généraux de la Recherche.
François Fillon et François d'Aubert sont venus s'adresser aux assises. Quel signe y voyez-vous ?
Cela prouve au moins l'attention qu'ils portent à nos travaux. Espérons qu'elle aille jusqu'à la prise en compte complète de nos propositions dans l'élaboration de la loi d'orientation et de programmation. Ce sera alors l'heure de vérité pour le gouvernement. Leur présence montre qu'il y a eu une prise de conscience de ce que la recherche publique a été maltraitée et qu'il faut absolument sortir de cette situation. Mais tant que le projet de loi n'est pas connu, les chercheurs doivent rester vigilants.
Quels sont les points encore en débat parmi les chercheurs ?
L'un des plus délicats concerne la proposition de créer un statut de chercheur associé pour deux ou trois ans après la thèse. Les biologistes y voient une nécessité, non seulement pour améliorer le statut actuel de nombreux jeunes chercheurs précarisés, mais également comme voie d'accès normale au recrutement de chercheurs statutaires. D'autres disciplines sont très réticentes, et considèrent qu'il faut tout simplement recruter après la thèse. Je suggère que nous ayons une approche pragmatique et que l'on reconnaisse que les différentes disciplines peuvent recourir à des pratiques différentes.
La proposition de François Fillon de créer des «pôles de compétitivit