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Libération

Mise au jour d'un trou noir hypervorace

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publié le 7 janvier 2005 à 23h28

Bouffeur de soleils et sculpteur d'immenses espaces gazeux, plus vastes encore que notre galaxie. C'est le trou noir hypermassif et hyperactif que des astrophysiciens américains viennent de découvrir, à l'aide du télescope spatial Chandra (Nasa), spécialisé en rayons X, et de radiotélescopes terrestres (1). Les spectaculaires images révèlent une très vieille histoire. Elle s'est déroulée il y a 2,6 milliards d'années (selon le temps terrestre), dans un amas de galaxies situé dans la constellation de la Girafe, éloignée d'autant d'années-lumière. Au coeur de cet amas, la galaxie la plus massive abrite le trou noir le plus vorace et le plus actif jamais observé par des astrophysiciens.

Ces astres étranges se forment lorsque la matière s'effondre sur elle-même sous sa propre gravité, au point d'écraser toute structure connue et d'interdire même à la lumière de s'en échapper. Ils se trahissent toutefois par une lumière violente, émise en rayons X ou gamma par la matière ­ des étoiles entières ! ­ qu'ils attirent et qui spiralent autour d'eux avant de s'y engloutir.

Aux pôles de ces trous noirs se forment souvent des jets d'électrons, expulsés à des vitesses proches de celle de la lumière, visibles en ondes radio. D'où l'apparition de bulles presque vides de part et d'autre du trou noir sur les images en rayons X, mais parcourues par les jets révélés en radio. Si les astrophysiciens ont déjà observé de telles structures dans d'autres galaxies, ils sont restés babas devant les dimen