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Libération

La Terre déclare la guerre aux étoiles

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publié le 13 janvier 2005 à 23h36

«Houston, ici Deep Impact. Comète Tempel One en vue. Je déclenche le bombardement...» Dialogue imaginaire entre l'ordinateur de bord de la sonde lancée hier par la Nasa et son centre de contrôle. Imaginaire, mais juste pour le vocabulaire. Car c'est bien un bombardier d'un nouveau genre, à très long rayon d'action ­ 133 millions de kilomètres ! ­ que l'agence spatiale américaine inaugure. Mission : cogner un grand coup sur une comète, histoire de voir ce qu'elle a dans le ventre. Et préparer ainsi ce qui pourrait, dans un futur encore lointain, constituer la défense de la planète contre la «vermine du ciel», comme disent les astrophysiciens d'outre-Atlantique, ces comètes et astéroïdes baptisés «géocroiseurs», susceptibles de s'abattre un jour sur la Terre.

Impact. Lancée par une Delta-II, la sonde Deep Impact va se placer sur la trajectoire de Tempel-1, une comète de 6 km de diamètre, début juillet 2005, après avoir parcouru presque un demi-tour autour du Soleil. Quelques heures avant le croisement des deux trajectoires, au périhélie ­ le point le plus proche du Soleil de l'orbite de la comète ­ elle larguera sa «bombe». Un impacteur, précise la Nasa, puisqu'il n'emporte aucune charge explosive, mais une masse de 370 kilos surtout constituée de cuivre. La collision se produira à la vitesse relative de 37 000 km/h, la comète filant dans la même direction que l'engin mais beaucoup plus vite. L'orbite de l'astre, ont calculé les astronomes, devrait être ralentie de 0,0001 milli