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Libération

Un travail de Titan pour la sonde Huygens

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publié le 14 janvier 2005 à 23h36

Vers 10 heures (de Paris) ce matin, la sonde Huygens, de l'Agence spatiale européenne, se réveille d'un sommeil de 22 jours. Pour la sortir de sa léthargie, depuis son largage par la sonde Cassini le 24 décembre 2004, les ingénieurs ont prévu trois sonneries. Pas question de risquer une panne d'oreiller, l'occasion d'explorer la lune de Saturne est aussi rare que belle. Et pas un instant à perdre durant la descente-suicide.

Bouclier. D'abord, il faut survivre. Encaisser les seize g du choc de la rentrée dans l'atmosphère. Puis supporter plus de 1 500° ­ dus au frottement ­, grâce au bouclier thermique. De quoi le freiner jusqu'à 1 400 km/h, à 170 km d'altitude. L'engin déploie alors son premier parachute puis le parachute principal pour ralentir jusqu'à moins de 350 km/h. Une phase plus délicate que prévu, Cassini a découvert ­ lors de son survol du 26 octobre ­ des vents de plus de 600 km/h sévissant à cette altitude.

Si tout se passe bien, Huygens largue son bouclier thermique et entame alors sa véritable mission : étudier l'atmosphère et envoyer ses résultats à la sonde Cassini, éloignée de 72 000 km, qui doit les relayer vers la Terre. Mesurer la température du fond de l'air, aspirer des particules de poussières pour en analyser la composition chimique après les avoir chauffées dans un petit four, prendre des clichés d'une atmosphère parcourue de nuages de méthane, peut-être d'éclairs, mesurer ses propriétés électriques, enregistrer le son ambiant. Lors de l'approche final