La recherche sur les fourmis champignonnistes (lire ci-dessus) peut-elle nuire à la biodiversité ? En toute logique, non, bien au contraire. Ces insectes, très communs en Amérique tropicale, sont un fléau pour les cultures locales, et indirectement pour la faune. «Elles peuvent défolier une jeune plantation de café en une nuit», explique Christine Errard, de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (CNRS-université de Tours). «Pour les combattre, les agriculteurs utilisent des appâts chimiques qui détruisent non seulement les fourmis mais une grande diversité d'insectes». D'où l'intérêt potentiel, pour l'agriculture, de mieux comprendre la symbiose entre cet animal et son végétal : trouver le moyen, ciblé, de la brouiller. Quelques rares laboratoires y travaillent, se heurtant toutefois à un obstacle paradoxal : le durcissement des lois sur la protection de la biodiversité, au Brésil notamment.
Prospérer. Témoin, Christine Errard, qui a travaillé sur cette fourmi, à Tours (haut lieu français de la recherche sur les insectes), dans les années 90, en partenariat avec un laboratoire public brésilien. Le contrat achevé, elle aurait souhaité poursuivre ses recherches, mais elle y a renoncé... faute de pouvoir continuer à importer des fourmis du Brésil. Non pas que l'insecte risque de prospérer en Europe. «Depuis 1998, il est devenu extrêmement difficile de sortir quoi que ce soit du Brésil, animal ou végétal. Il faut l'autorisation du ministère de l'Environnement brési