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Libération

Hubble délaissé et poussé au suicide

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publié le 9 février 2005 à 0h26

La fin de Hubble, et toujours des milliards de dollars pour la navette spatiale et la station orbitale. C'est le sens du budget 2006 de la Nasa, tel qu'il se discute au Congrès cette semaine.

Il soulèvera une vive protestation chez les défenseurs du télescope spatial Hubble, qui, depuis son envol en 1990, procure aux astrophysiciens des images longtemps restées sans équivalent, en particulier pour l'étude du ciel profond permettant de reconstituer l'enfance de l'Univers.

«Trop risquée». Mais certains équipements, comme les gyroscopes indispensables à son orientation, ont besoin d'être remplacés. Une dernière mission était prévue dans ce but, les astronautes devant de surcroît installer des instruments optiques améliorant les performances du télescope. Abandonnée «pour des raisons de sécurité», explique Sean O'Keefe, l'administrateur démissionnaire de la Nasa. L'orbite de Hubble interdit en effet à la navette d'aller rejoindre la station afin de permettre aux astronautes de s'y réfugier en cas d'avarie empêchant le retour sur Terre.

Cette mission devait être remplacée par l'envoi d'un robot sophistiqué capable de réparer le télescope. La Nasa avait même signé en 2004 un contrat de 474 millions de dollars avec Lockheed Martin et la société canadienne MD Robotics qui devaient concevoir et construire ce robot qu'une fusée classique aurait lancé. Or cette mission, jugée «trop risquée» par un comité d'experts en décembre 2004, a disparu de l'agenda de la Nasa.

Exigence logique. Sean O