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Libération

Les minéraux de Mars révèlent son passé

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publié le 18 février 2005 à 0h38

L'histoire de Mars gagne en précision... et en complexité. C'est la leçon à tirer de six articles publiés ce matin par la revue internationale Science (1), fondés sur l'un des instruments de la sonde européenne Mars Express. En orbite depuis plus d'un an, la sonde a permis à l'équipe internationale de la caméra Omega, dirigée par Jean-Pierre Bibring de l'Institut d'astrophysique d'Orsay (IAS, université Paris-XI CNRS), de disposer d'informations très précises sur les minéraux de la planète sur plus de la moitié de sa surface.

Les résultats ne plaident pas en faveur d'une phase primordiale chaude et humide, dans le premier milliard d'années de la planète. L'argument majeur étant l'absence de carbonates (lire ci-dessous). Les indices rassemblés vont plutôt dans le sens d'une fuite rapide vers l'espace du gaz carbonique initial, favorisée par la petite masse de la planète et par la fragilité de sa magnétosphère, laissant les vents solaires frapper l'atmosphère et la disperser. L'effet de serre indispensable au chauffage de la planète n'était donc pas au rendez-vous. Et la machine géologique interne, faute de moteur radioactif assez puissant comme sur Terre, n'a pu enclencher un recyclage géochimique pour renouveler l'atmosphère. D'où le destin, sec et froid, de Mars, la distinguant de la Terre, chaude et humide, comme de Vénus, trop chaude et sèche.

Pourtant, les scientifiques ont trouvé des minéraux, comme le gypse des régions polaires nord, «très abondant sur une surface de 60