L'Europe «de l'Atlantique à l'Oural», chère au Général (de Gaulle), sortira-t-elle des fusées ? Peut-être... C'est en tout cas le clin d'oeil du Cnes, l'agence spatiale française, qui baptise «Oural» le programme de coopération signé hier à Paris par son président, Yannick d'Escatha, et son homologue russe de Roskosmos, Anatoli Perminov. Prévu pour cinq ans et débutant dès avril 2005, il vise tout à la fois à donner du travail aux ingénieurs de la division des lanceurs du Cnes et à préparer les fusées du futur, lorsque Ariane 5 terminera sa carrière, vers 2025.
Explorations. Problème : nul ne sait à quoi ressembleront les engins qui lanceront, alors, satellites ou hommes vers l'orbite terrestre, la Lune, Mars ou les confins du système solaire. Fusées «consommables», à l'instar d'Ariane ? Ou récupérables comme la navette américaine ? Brûlant de l'oxygène et de l'hydrogène, ou... du méthane, voire du kérosène ? «Aujourd'hui, rien ne permet de dire qu'un récupérable est moins cher qu'un consommable», admet Michel Eymard, directeur des lanceurs au Cnes.
Les déboires de la Nasa et des industriels américains qui, dans les années 90, ont dépensé dollars et énergie dans des programmes comme le Venture Star, ont refroidi quelques enthousiasmes. Et fait craindre aux agences spatiales de voir les industriels (EADS, Snecma) suivre une «pensée unique», explique Jean-Marc Astorg, du Cnes, se traduisant surtout par des subventions pour développer le successeur d'Ariane.
D'où l'idée de mettre