Menu
Libération

Une plante mutante défie les lois de la génétique

Article réservé aux abonnés
publié le 23 mars 2005 à 1h06

Le mutant s'appelle Hothead, «tête chaude». Il appartient à l'espèce Arabidopsis thaliana, cousine de la plante dont on fait la moutarde. Mais rien de tout ça n'explique l'émotion extrême que la description de sa descendance, dans la livraison de la revue Nature à paraître demain, soulève dans la communauté internationale des généticiens. «Si cette découverte avait été publiée le 1er avril, j'aurais dit, spontanément, que c'est un canular», s'exclame Ian Small, directeur scientifique adjoint de l'Unité de recherche en génomique végétale (Evry). «C'est un travail révolutionnaire, ajoute son collègue Vincent Collot. On est là face à un mode de transmission de l'hérédité jamais observé et tout à fait inexplicable en l'état actuel des connaissances. Cette découverte, si elle est validée par d'autres laboratoires, obligera à revisiter une part non négligeable des données acquises en génétique.»

Altérations. Les observations de l'équipe de chercheurs de l'université Purdue (Indiana, Etats-Unis) conduite par le généticien Robert Pruitt sont des plus étonnantes. Ce groupe de biologistes travaille de longue date sur la plante Arabidopsis thaliana, équivalent chlorophyllien de la souris de laboratoire. Depuis quelques années, Pruitt et ses collègues s'intéressent à Hothead, l'un des innombrables mutants isolés dans cette espèce végétale, dont l'ADN a été entièrement séquencé. Travaillant à élucider la formation des organes sexuels chez la plante, les chercheurs avaient jeté leur dévolu